Un de mes plus lointains souvenirs par Romuald

Je vous présente un texte de mon gamin Romuald, ce n'est pas très long mais ça en dit beaucoup...

     Un de mes plus lointains souvenirs, se passe l’année de mes 5 ans ; une journée ordinaire en 3^ème année de maternelle.

Je m’en rappel bien car la scène s’est passé dans la plus grande salle de cours, celle des 3^èmes années. Je me souviens que je jouais dans la cours de récréation avec mes camarades quand tout à coup, comme tous enfants qui se respectent, je tombe lamentablement sur les graviers, bien que presque 80% de la cours était de l’herbe. Je me lève les mains et les genoux écorchés. Rien de grave me diriez-vous, mais pour un enfant de 6 ans même une égratignure c’est une souffrance insupportable, en étant presqu’à l’article de la mort. Évidemment je me suis mis à pleurer alors que mes camarades, plus solidaire les uns que les autres, continuaient de jouer. Je ne sais plus si c’est ma maîtresse qui est venu me chercher ou si j’y suis allé tout seul. Bref, me voilà maintenant assis sur un banc rembourré en faux cuir tout gris et devant moi ma maîtresse essayant de faire cesser mes pleures. C’était un échec cuisant pour elle, parce qu’elle n’y arrivait pas du tout. Alors il ne restait plus qu’un seul recours ; le téléphone qu’elle me donnait et je pus parler à ma maman pour me sentir beaucoup mieux.

     Il y a quelques mois, je repensais à cette histoire et je me rends compte aujourd’hui que le téléphone, avec lequel j’avais soit disant appeler ma maman, avait quatre grosses roues bleues, un gros nez rouge, deux grands yeux et un large sourire.

J’ai tiré de cette anecdote que non seulement on m’avait menti délibérément mais surtout qu’à 5 ans, j’étais très naïf.

Romuald Dubourg