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Voici une nouvelle que vous pouvez retrouver dans mon recueil ''Au delà des contrées'' et comme un homme, ou une femme, averti en vaut deux, cette nouvelle est un peu...sanglante, violente, trash. Âme sensible...

Yanic Dubourg

C’est le coup de feu du service de midi dans le restaurant, Sandrine s’affaire à mitonner ses petits plats gastronomiques pendant que Sylvain sert les clients en salle. Depuis quelque temps c’est l’effervescence, tout le monde veut déjeuner dans le restaurant de Sandrine et le soir c’est la même chose, ils font souvent deux services ; Sylvain se demande s’il tiendra le coup à ce rythme- là malgré Marine qui est venue en renfort. Le restaurant contient 35 couverts, la somme de travail est multipliée passant d’une dizaine de couverts par jour à près de 60 uniquement le midi, sans compter le soir, le service est devenu un sport national. Sandrine, quant à elle, s’enferme dans sa cuisine plongée dans ses plats et ses casseroles, seule au fourneau pendant le temps du service sans que personne ne puisse la voir ni l’entendre, simplement le son de sa clochette pour faire suivre les plats. Pourtant, tout n’a pas toujours été ainsi, le restaurant a connu une période de disette pendant plusieurs semaines, quand Sandrine a vécu son pire cauchemar ; maintenant sans sa nouvelle alliance, elle aurait sombré dans la folie.

Sandrine est venue s’installer dans ce petit village touristique un jour de juillet alors qu’elle était en vacances, tombée sous le charme du paysage, de ses habitants et aussi pour le climat .Elle n’est jamais repartie. Ayant un peu d’argent de côté, elle a ouvert un petit restaurant à la grande satisfaction des habitants du village et des alentours ; cela fait maintenant huit ans. Tout fonctionnait parfaitement, Sandrine s’est bien intégrée au sein du village sans toutefois avoir trouvé l’homme de sa vie, multipliant les rencontres et les rendez-vous pour favoriser la rencontre, Sandrine était indubitablement seule. La tragédie s’est déroulée un lundi jour de fermeture du mois de mai : Sandrine devait se rendre à une exposition, dans la ville d’à côté, sur des peintres de la région, en compagnie de sa copine Lucie. Malheureusement Lucie ne put l’accompagner pour cause de maladie l’obligeant à garder le lit, pourtant cette escapade était l’initiative de Lucie qui se languissait en attendant cette sortie. Sandrine se résignait à y aller seule, ayant eu une mauvaise semaine, c’était l’occasion de se changer les idées. Durant sa visite, Sandrine fit la connaissance de David, beau brun, un mètre quatre- vingts, la quarantaine qui sait entretenir son image par quelques heures de sport et cultivé par-dessus le marché, ce qui n’ôtait rien de son charme. La soirée se déroule en discussions, en critiques et en coupes de champagne jusque tard dans la soirée. Courtoisement, David propose à Sandrine une petite promenade dans les rues de la ville, profitant de la douceur de la nuit avant de la raccompagner à sa voiture, ce qu’accepte volontiers Sandrine trop contente de faire durer la rencontre. Les discussions allaient de l’accueil chaleureux des habitants, à leur profession, à leur avenir dans la région…et tout à coup David projette Sandrine dans une ruelle et avant qu’elle ne puisse se relever, est poussée sous une porte cochère. Sandrine n’a pas le temps de crier que David lui assène un coup de poing qui la sonne. Sandrine perd tous ses moyens pour finir à genoux, David lui infligeant ensuite, des coups de pied dans le ventre et la poitrine. Malgré l’obscurité du lieu, éclairé uniquement par une veilleuse où il est inscrit dessus ‘‘issue de secours’’ ; la situation n’étant pas aussi dramatique, elle pourrait être comique se dit après coup Sandrine, elle peut quand même voir le visage de son agresseur si avenant durant la soirée et qui maintenant était une vraie bête. David arrache la jupe de Sandrine ainsi que la petite culotte, déchirant aussi le chemisier dénué de soutien-gorge, ce qui facilitait son ouvrage. Sandrine étant complètement sonnée et malgré tout toujours consciente, David faisait ce qu’il voulait d’elle, pauvre pantin désarticulé, pratiquant des supplices qu’une actrice de film porno aurait refusés d’effectuer. Il finit par une nouvelle volée de coups de poing et de coups de pied pour conclure son acte abominable.

La distance qui sépare la porte cochère de la rue principale fût certainement les quelques mètres les plus long qu’elle eut à faire. Malgré la douceur de la nuit, elle grelotte. Le temps lui parait interminable avant que les secours n’arrivent, étant presque méconnaissable à cause de son visage contusionné dû aux coups qu’elle a reçus, des hématomes commencent à se former partout sur son corps, une épaule luxée, les genoux écorchés, un traumatisme crânien…et la liste est longue, malgré tout Sandrine ne pleure pas.

Après maints examens à l’hôpital et plusieurs prélèvements, Sandrine a droit à la visite de la gendarmerie pour prendre sa plainte, racontant en détail son agression qui visiblement mettait mal à l’aise l’un des deux gendarmes cachant difficilement son trouble.

De retour chez elle pour se reposer, Sandrine dût fermer le restaurant pendant plusieurs semaines, le temps que son épaule se remette et que ses ecchymoses disparaissent. Elle s’enferme à double tours sans voir personne ; ni la pauvre Lucie qui vient tous les jours frapper à sa porte dans l’espoir que Sandrine lui ouvre. Sandrine fait les cent pas dans son appartement situé au- dessus du restaurant, vérifiant pour la énième fois si toutes les portes sont bien fermées ainsi que les fenêtres. Ressassant sans cesse le déroulement de la soirée, se disant que si elle avait fait telle ou telle chose, cela ne serait pas arrivé ou alors qu’elle avait été trop provocatrice, l’incitant à passer à l’acte. Nuit et jour Sandrine cherchait à comprendre où elle avait bien pu faillir pour que cet homme ait interprété son attitude comme un appel à une telle agression. Les médecins et surtout les gendarmes avaient beau lui expliquer que ce n’était pas de sa faute, qu’elle a eu à faire à un véritable prédateur et quoi qu’elle ait pu faire cela n’aurait pas suffi pour sortir de ses griffes, il a jeté son dévolu sur elle dès qu’il a croisé son regard ou même simplement le fait de la voir a suffi pour qu’il assouvisse sa soif de domination et permettre cette déferlante de violence. Sandrine descend à la cuisine pour se préparer un encas et remonter au plus vite dans sa chambre, seul endroit où elle se sente bien, en sécurité. Dans cette cuisine, spécialement aménagée pour son restaurant, trop grande quand elle se fait à manger pour elle toute seule. Plongée dans son frigo à chercher de quoi se faire une collation, puis se retournant pour déposer ses aliments, Sandrine fit fasse à un drôle d’individu qui se tient debout dans sa cuisine de l’autre côté de la grande table, son cœur se met à cogner fort dans sa poitrine et croit reconnaître, en son curieux visiteur, son agresseur. La personne qui se tient fasse d’elle est habillé étrangement, d’une veste avec une grande capuche qui lui couvre tout le visage, d’un pantalon en cuir marron, des bottes assorties et dans son dos elle voit un manche avec une poignée, on l’aurait cru sorti tout droit d’un jeu vidéo ou d’un dessin animé.

  • Je sais que tu as peur Sandrine, mais je suis là pour toi, dit-il d’une voix grave, d’une voix caverneuse.

Sandrine ne peut pas parler, son cœur s’étant emballé, elle doit se tenir à la table pour ne pas défaillir.

  • Qui… qui êtes-vous ? Et que…que faites- vous…dans m’…dans ma cuisine ?
  • Je suis là parce que tu m’as appelé
  • Je n’…je n’ai appelé personne !
  • Si, tu m’as appelé, dans tes prières.

Sandrine ne comprend pas très bien ce que vient faire ce type dans sa cuisine et surtout ne voit aucune issu de sortie.

  • Quelle prière, je n’ai pas prié !
  • Si quand tu as dit que tu donnerais n’importe quoi pour l’écorcher vif si tu le pouvais, nous avons écouté et entendu tes prières.
  • Mais…mais…mais c’était sur le ton de la colère et puis d’abord comment savez-vous ce que je veux ?
  • Je sais plusieurs choses sur ton compte, nous te surveillons depuis ton agression et je sais tout le calvaire que tu endures.

Sandrine sentait les larmes lui monter aux yeux pour la première fois depuis l’agression, peut-être dues au son de la voix du type, une voix presque ensorceleuse. Elle se demande toujours comment ce type peut se trouver dans sa cuisine ne comprenant pas bien ses intentions. La personne attrape la poignée dans son dos, sortant un sabre qu’il dépose sur la table.

  • Je suis à ton service, je suis là pour faire ce que tu veux, je suis là pour faire ce que je sais faire.

Sandrine se précipite hors de la cuisine et court se réfugier dans sa chambre qu’elle ferme à double tour, bloquant la porte avec une chaise coincée sous la poignée, en se retournant, elle se trouve nez à nez avec le type, qui ne ressemble pas du tout à son agresseur, beaucoup plus jeune, blond avec un visage juvénile, presque androgyne.

  • Qu’est- ce que vous voulez ?
  • J’ai été choisi pour te venir en aide et tant que ma tâche ne sera pas effectuée, je resterai près de toi.
  • Mais je n’ai besoin d’aucune aide !
  • Ce n’est pas à moi d’en décider on m’a dépêché pour que je te sois obligé, ordonne et j’exécute.

J’exécute, j’exécute…ce mot résonne dans la tête de Sandrine comme un ricochet j’exécute, j’exécute, j’exécute…ce mot chante, danse dans sa tête j’exécute, j’exécute, j’exécute…

  • Et vous dites que vous ferez ce que je vous ordonne ?
  • Absolument
  • Et qui vous envoie alors !
  • Cela doit rester confidentiel, même si je te le disais cela ne t’avancerait à rien.
  • Je peux prendre le temps de réfléchir ?

Le type eut un moment de réflexion tant la question le surpris.

  • Je croyais que tu savais ce que tu désirais !
  • Je crois surtout que nous ne sommes pas à une journée près et que je peux prendre le temps de la réflexion, vous débarquez chez moi en me sortant des inepties et il faudrait que je sois compréhensive sur le simple fait que vous vouliez m’aider et d’abord qui êtes-vous ?
  • Calelsven pour te servir, je fais partie d’une confédération qui a des pouvoirs considérables dans une bonne partie de l’uni…du monde.
  • Pouvez-vous me laisser seule un moment, j’ai…j’aurais…
  • Je t’attends de l’autre côté de la porte.

Sandrine s’écarte pour lui laisser la place et avance de quelques pas en croisant Calelsven qui se dirige vers la porte. Sandrine se retourne et Calelsven n’est plus là, la chaise est pourtant toujours coincée sous la poignée et Calelsven a disparu, Sandrine reste médusée.

  • Où êtes-vous ? demanda Sandrine
  • De l’autre côté de la porte.
  • Mais comment av…Sandrine n’insiste pas.

Sandrine réfléchit à ce que pourrait bien lui servir un tel personnage arrivé comme par magie et notamment ce mot qui ne cessait de résonner dans sa tête j’exécute, j’exécute…il lui avait dit être à son service pour réaliser ses prières. Sandrine a eu souvent envie de vengeance ; voir son agresseur prendre une bonne raclée, lui ferait le plus grand bien, surtout si elle pouvait lui mettre une ou deux gifles. Son hôte serait capable d’aller jusqu’où pour exécuter ses ordres, jusqu’à le tuer ? Cette perspective laisse perplexe Sandrine qui a imaginé bien des fois le voir mort, peut-être agonisant dans un caniveau, ou même le torturer doucement à petit feu et pourquoi pas dans sa cuisine. Son cerveau fonctionne à plein régime imaginant des complots, imaginant des conspirations et des situations où elle serait la dominante. Plongée dans ses pensées en faisant les cent pas dans sa chambre, Sandrine ne voit pas que Calelsven est venu la rejoindre et manque de lui rentrer dedans.

  • Vous avez le don de soigner vos entrées, à l’avenir pourriez-vous frapper avant d’entrer que voulez-vous ?
  • Je viens chercher mes ordres.
  • D’accord, alors pourriez-vous aller chercher la personne qui m’a agressée et le ramener ici ? dit-elle d’une petite voix à peine perceptible.
  • Je fais aussi vite que je peux.
  • Mais vous ne savez pas…

Calelsven court vers la fenêtre disparaissant avant de passer au travers, Sandrine comprend alors comment il fait pour se déplacer aussi rapidement. La nuit est déjà bien avancée, malgré tout, Sandrine ne ferme pas l’œil et au petit matin, le jour se lève à peine, elle entend du bruit dans le restaurant, Sandrine se redresse sur son lit tendant l’oreille et comprend que le bruit se déplace dans le couloir juste devant sa porte. Quelque chose tombe sur le sol et quelqu’un frappe dessus faisant un bruit mat.

  • C’est vous Calelsven ? dit-elle tout bas.
  • Oui je suis de retour avec ce que tu m’as demandé dit-il tout en continuant le bruit sourd. Sandrine ouvrit la porte.
  • Mais que faite vous ? Pourquoi le frappez-vous ainsi ?
  • tu m’as demandé de frapper avant d’entrer.
  • Oh ! ce n’est pas exactement de cet…bon allons dans la cuisine si vous le voulez bien.

Calelsven s’exécute en emmenant la personne sur son épaule, comme un vulgaire sac de pommes de terre jusque dans la cuisine, le jetant sans ménagement sur la table qui trône au milieu de la cuisine.

  • Vous ne l’attachez pas ?
  • Ne t’inquiète pas, il ne se sauvera pas.

Calelsven lui montre les tendons sectionnés juste au-dessus des talons et une espèce d’aiguille à broder qui dépasse de sa nuque qui le maintient paralysé.

  • Maintenant il est tout à toi, tu peux en faire ce que tu veux.
  • J’avais tellement imaginé cet instant que je ne sais plus ce que je dois faire.
  • Ne t’inquiète pas je reste avec toi pour le moment.
  • Bonjour David tu me reconnais ? dit-elle doucement.

David est encore sonné de sa rencontre avec le type qui lui est tombé dessus alors qu’il s’envoyait en l’air avec une prostituée.

  • Oui bien sûr que je te reconnais, mais tu es censé être encore à l’hôpital !
  • Et bien non comme tu peux le constater.
  • Et…et que comptes-tu faire de moi ?
  • Te faire souffrir comme tu l’as fait pour moi. Sandrine dit à Calelsven.
  • Pourriez-vous le mettre nu, s’il vous plait.

Calelsven s’exécute dans l’instant et en quelques secondes David se retrouve complètement nu, il a l’air d’une poupée de chiffon entre les mains de Calelsven.

  • J’espère que tu as bien profité de ta vie parce que tu vas mourir ici sur cette table, je vais commencer par te dépecer comme un lapin, puis t’émasculer, puis comme tu seras toujours vivant, enfin je l’espère, je vais te trancher en petits morceaux que je servirais à mes clients.

David pleure toutes les larmes de son corps, Sandrine tire un tiroir pour en sortir un petit couteau, David commence à crier, Calelsven lui ouvre la bouche et lui arrache la langue, David s’évanouît. La douleur est-elle que David reste conscient pendant que Sandrine découpe lambeau par lambeau la peau de son agresseur, participant bien malgré lui à sa mise en pièces.

« …et maintenant rubrique fait divers, des promeneurs ont fait une découverte macabre hier après-midi dans la forêt de Mercoire qui se situe dans la Lozère à côté de la petite ville de Langogne, un homme qui correspondrait à l’agresseur de Sandrine Farchon a été retrouvé, mort dans des circonstances atroces d’après les premiers éléments de l’AFP. Un important dispositif a été mis en place pour mener l’enquête. Je vous rappelle les faits, d’une violence inouïe Madame Farchon s’est faite agresser sexuellement à la sortie d’une exposition de peinture au mois de mai dernier dans la ville à côté de chez elle, située à quelques kilomètres de la forêt de Mercoire. Les gendarmes ont recoupé les traces ADN récupérées sur les lieux du drame qui correspondraient à la personne retrouvée dans la forêt de Mercoire toujours d’après les premiers éléments, Sandrine Farchon a été placée dans un coma artificiel depuis son agression il y a un peu plus de six mois maintenant, pour soulager ses souffrances dûes à de multiples fractures, contusions, plusieurs traumatismes, dont un crânien… »

Une bonne cuisinière
Tag(s) : #au-delà des contrées, #Fantastique, #nouvelles
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