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     Ce texte est un extrait tiré d'une nouvelle en cour d'écriture, certaines scènes et certains paragraphes ont été couper pour ne pas heurter la sensibilité de jeunes lecteurs ou, éventuellement, d'autres personnes. 

     Marlène

     Marlène s’ennuie dans son petit studio de la maison de retraite où elle réside. Le printemps était déjà bien installé et les gens sont d’humeurs joyeuses, embelli par les journées ensoleillées et surtout parce que les vacances approchent à grand pas. Marlène ne supporte plus les petites vielles et les petits vieux de l’établissement, toujours en train de jacasser et faire ‘‘les bouches de vielles’’, de gindre et de ce plaindre de leurs petits bobos, des enfants qui ne viennent plus les voire, du manque de courage du gouvernement, des médecins ; toujours en train de pleurnicher. Marlène s’est retrouvé là parce qu’elle est tombé chez elle ; encore, et qu’elle s’est blessé ; encore. Ses enfants on prit la décision de la mettre dans un établissement médicalisé où elle aura tout à porter de la main. Au début elle trouvait ça pratique, ce retrouver avec d’autres personnes âgées et ne plus être seule, pouvoir papoter avec de vrai personne et non plus à son foutu téléviseur, ne fut qu’un doux euphémisme. Maintenant elle en est sûre, s’est enfants se sont débarrassés d’elle sous prétexte d’un bien-être et d’une meilleure qualité de vie ; c’est plutôt la petite mort par anticipation.

     Ses enfants lui ont trouvé cette maison de retraite, la maison de retraite des fontaines, qui se trouve à quelques kilomètres de son fils aîné ; au calme comme ils disent, ce qui ne les empêche pas de venir le moins souvent possible. Les excuses sont toujours les mêmes, le travail qui les submerges, les soucis de tous les jours et (argument ultime) les enfants qui accaparent tous le reste de leurs temps si précieux, à croire qu’ils sont les seuls à avoir des enfants pour être à ce point débordé ; surtout quand ils ne sont plus à la maison. La maison de retraite des fontaines et un endroit paradisiaque en quelque sorte, de large couloir, des couleurs pastels sur les murs, une grande salle de réfectoire, un grand parc pour y faire de belle promenade avec un petit étang où quelques colvert, poule d’eau et parfois un héron viennent se prélasser et se nourrir de quelques grenouilles et petits poissons qui ont élu domicile dans ce milieu aquatique. Tout au tour de l’étang à était installé quelques bancs et quelques chaises longues propice au farniente des résidents et parfois aux personnels durant leurs heures de repos ; bien loin de l’atmosphère des hôpitaux avec leurs murs blancs et leurs lumières blafardes. Marlène aime bien se prélasser au bord de l’étang à l’ombre des grands châtaigniers quand le soleil est haut dans le ciel. Elle trouve l’endroit reposant, surtout quand il n’y a pas trop de petit vieux qui viennent jacasser juste à côté d’elle. Malgré tout, Marlène a tissé des liens avec quelques résidents et aime passer du temps avec eux à parler d’un film, d’un livre, de quelques anecdotes de leurs vies et parfois philosopher avec d’autres. Quelques chats ont élu domicile à la maison de retraite, tenant ainsi compagnie à quelques résidents qui acceptent la compagnie de ces félins parfois un peu encombrant, surtout à l’heure des repas et des petites collations de l’après-midi. Presque tous les après-midi un gros chat roux prénommé Monsieur, vient rendre visite à Marlène pour faire une petite sieste sur ses genoux ou sur le lit. Le ronronnement du félin apaise Marlène qui bien souvent s’endort en même temps que le chat.

     Dans son petit studio, tout est aménagé et surtout optimisé pour qu’elle se sente bien. Au début ce fut un choc, passer d’une maison de deux cent quarante mètre carré avec un superbe jardin, à une chambre de bonne de vingt deux mètre carré, de quoi devenir claustrophobe. Marlène à essayé d’aménager son petit studio avec goût et à son image, tout est très minimaliste, elle n’a gardé qu’un grand lit, une grande commode et de quoi agrémenté une kitchenette, quelques tableaux et surtout ses photos, ceux de ses enfants, de ses petits-enfants et des photos en noir et blanc de personnes anonymes d’un autre temps, d’une autre époque ; anonyme pour le commun des mortels, pour Marlène ce sont de merveilleux souvenirs. Marlène passe le plus clair de son temps assise dans son fauteuil près de la fenêtre, surtout les longues journées d’hiver quand il fait trop froid pour sortir, le regard perdu sur la campagne et sur le parc ou plongé dans un livre.

     Marlène a eu la chance de naître dans une bonne famille ou l’argent n’était pas un problème et ensuite elle a su trouvé un bon parti en son mari Jean qui ne savait pas ce qu’était les fins de mois difficile. Marlène a mis au monde trois beaux enfants, un garçon et deux filles qui ont fait à leur tour des petits-enfants, qu’elle ne voit quasiment jamais ; à part sur quelques photos que veulent bien lui envoyer ses enfants.

     Marlène est encore coquette pour son âge faisant attention à ce qu’elle mange et faisant même encore un peu d’exercice pour ce maintenir en forme. Elle a la chance qu’aucune maladie ne vienne tourmenter son grand âge à part le fait d’être vielle et ce n’est pas considéré comme une maladie. Marlène met un point d’honneur à ce préparer tout les matins et quand une infirmière lui demande un jour pourquoi elle mettait tant d’énergie à ce pomponner comme si elle se rendait à une réception, Marlène lui avait répondu :

- Vous vous rendez compte si un jour les pompiers ou pire les pompes funèbres venaient à venir me chercher, il faut que je sois présentable, je ne veux pas me présenter devant eux en guenille.

     Un après-midi Marlène se réveille dans son fauteuil près de la fenêtre après avoir fait une petite sieste en compagnie de monsieur, lové sur ses genoux et découvre une jeune femme du personnel soignant regardant les photos, Marlène ne fait pas de bruit, observe la jeune femme scrutant les photos dans les moindres détailles. Petit bout de femme d’à peine vingt-cinq ans, blonde comme la paille et des tatouages sur les bras et les jambes et certainement ailleurs, affublé d’une arrogance certainement liée à son âge. Son regard c’est arrêté sur une photo ou plusieurs jeunes femmes posaient vêtu d’une mini jupe, très mini et d’un chemisier extra moulant pour l’une déboutonné jusqu’à l’échancrure des seins, de t-shirt tout aussi extra moulant pour les autres, sans aucun artifice d’un quelconque soutien-gorge et toutes chaussées de cuissarde avec des talons d’une hauteur vertigineuse ainsi que d’un chapeau complètement démesuré.

- Les photos vous plaisent, demande Marlène ?

La jeune femme sursaute pensant que la vielle dame dormait toujours.

- c’est rigolo, la femme de gauche sur la photo en noir et blanc ressemble vachement à la jeune femme sur la photo là en couleur, désignant de son index une photo en couleur sur la commode.

Marlène sourit.

- Et pour cause, la jeune femme sur la photo en couleur est ma fille, je crois que nous devions avoir le même âge au moment du cliché.

- Vous voulez dire que c’est vous là ? Montrant la photographie en noir et blanc à Marlène et désignant la jeune femme de gauche.

- Effectivement c’est bien moi, incroyable non ?

- Ah mais, comment vous étiez canon ! Vous aviez quel âge à ce moment là ?

- Dix neuf ou vingt ans je ne sais plus, là je suis à gauche ensuite c’est Martine, Gisèle et Françoise qui est morte quelque temps après cette photo dans un accident de voiture. A cette époque nous avions toute la vie devant nous, l’innocence et l’inconscience de notre âge faisait que nous profitions de la vie et de notre jeunesse à pleine dent.

La jeune femme regardait Marlène éberlué, visiblement elle se posait tout un tas de question.

Fin des années 60, début des années 70, début de l'émancipation.
Fin des années 60, début des années 70, début de l'émancipation.

Fin des années 60, début des années 70, début de l'émancipation.

- Vous avez cru que nous étions vielle comme ça, que nous avons toujours été comme ça ; vielle ! Croyez moi, j’ai aussi été jeune comme vous et j’ai profité de ma jeunesse pleinement, d’ailleurs comme la plus part des résidents qui se trouvent ici. Vous savez à cette époque nous sortions d’un conflit et la France finissait de se reconstruire et c’était l’époque de tous les excès, les années soixante, Brigitte Bardot, la libération sexuelle et Woodstock en 1969, quelle tristesse de ne pas y avoir participé, c’est un de mes plus grands regrets et surtout, grâce à tout ça, tous ce chambardement, nous avons eu la libération de la femme, et oui, Sexe, drogue et Rock'n'roll.

- Vous, vous fumiez des joints ! Dit la jeune femme en rigolant

Marlène se tourne vers la jeune femme.

- Dite moi ? Êtes vous certaine que votre grand-mère à toujours était celle que vous croyez ?

- Bin, évidem… non, ma grand-mère est la plus gentille de toute, elle est la douceur incarnée.

- Et c’est pour cela que c’est la seule à vous comprendre, je me trompe ? Savez-vous que monsieur Porquier à toujours son blouson de cuir, son Perfecto dans son armoire.

- Vous vous foutez de moi, vous allez me faire croire que le monsieur de la chambre quinze, celui qui a un mal de chien à se déplacer, a fait parti d’un gang.

- Oui dans les années soixante, un gang de motard avant de rencontrer son épouse Édith, dans des conditions un peu spéciale et qu’il a aimé et chéri jusqu’à son décès il y a trois ans, et oui jeune fille vous n’imaginez pas tout ce que nous avons fait dans notre jeunesse et tout ce que nous recelons dans nos armoires. Vous croyez avoir le monopole de la jeunesse et bien nous l’avons eu avant vous et vos enfants l’aurons aussi, c’est ainsi et croyez-moi, vous aurez aussi vos petits secrets.

- Mais alors, le monsieur de la chambre sept, celui qui à l’air si irréprochable, ne me dite pas qu’il a fait parti d’un gang aussi ?

- Non, lui il a entretenu une aventure avec une religieuse, avec une none pendant presque vingt ans. Il l’a rencontré alors qu’il travaillait comme jardinier dans le monastère, apparemment se fut le coup de foudre entre eux dès le premier jour, elle est décédé d’un cancer il a longtemps, le pauvre homme ne s’en ai jamais remis.

- Et vous, vous avez aussi des petits secrets ? Demande la jeune femme

- Bien sûr ma chère, j’ai moi aussi mes petits secrets, mais voyez vous, pour le moment, nous ne sommes pas assez intime pour que vous les connaissiez. Dit Marlène sèchement.

La jeune femme est un peu surprise par l’intonation de la voix de Marlène, elle croise les bras, se tenant toute droite en faisant la moue.

- Excusez moi, je ne voulais pas vous heurter dit Marlène, nous parlons de choses personnels et je ne connais même pas votre prénom !

- Louise, dit la jeune femme en bougonnant.

- C’est un jolie prénom, j’ai connu une Louise dans les années soixante, quelques temps après cette photo d’ailleurs, oui je me souviens c’était au funérailles de Françoise, la jeune femme à droite sur la photo, décédé dans un accident de voiture, la malheureuse. Louise a été d’un grand réconfort, d’un très grand réconfort, une métisse d’une beauté incroyable, nous avons passé des momen…Marlène se ferme et son regard se perd sur les fleurs dansant devant sa fenêtre.

une larme coule le long de la joue de Marlène.

- Je vous l’ai dit jeune fille, nous ne sommes pas assez intime, une autre fois peut-être, d’ailleurs je suis fatiguée.

C’est l’excuse des personnes âgées par excellence quant ils veulent qu’on les laisse tranquille et mettre fin à une conversation, généralement cela fonctionne plutôt bien. Louise a bien entendue insisté pour en savoir plus et pour toute réponse, Marlène s’est tournée dans son fauteuil se remettant à regarder à travers la vitre, le regard perdu bien au-delà de la propriété de la maison de retraite des fontaines.

La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. Oscar Wilde

La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. Oscar Wilde

...et le plus doux des songes

...et le plus doux des songes

     Marlène s’évertue de finir de ranger son linge dans l’armoire, mettant son repassage par ordre, les pantalons avec les pantalons, les jupes avec les jupes, les sous-vêtements avec les sous-vêtements, etc ; etc, Marlène aime que tout soit en ordre, une fois terminé elle se rend dans la cuisine pour s’attaquer à la vaisselle. Dans la cuisine, elle surprend Louise les deux mains dans l’évier et de la mousse presque jusqu’au coude faisant la vaisselle en chantonnant. Marlène s’arrête dans l’encadrement de la porte se posant des questions, les fenêtres de l’appartement sont grandes ouvertes laissant entrer le soleil jusque dans la salle à manger pour faire aussi un peu d’air.

- Et bien ma chérie, tu en fais une tête, on dirait que tu as vu un fantôme, aller viens m’aider ? Lui demande Louise.

Marlène regarde autour d’elle et comprend qu’elle se trouve dans son petit appartement de Paris, celui situé dans le XIXème arrondissement à Montmartre avec vue sur la basilique. Marlène s’approche de Louise en prenant un torchon afin d’essuyer la vaisselle. Marlène frôle Louise qui ne porte qu’un tablier de cuisinier avec des rayures multicolores en guise de vêtement, Marlène est vêtu simplement d’une mini jupe et d’un chemisier. Marlène s’enivre de l’odeur corporel de Louise, sans parfum, juste la fragrance de son âme.

- Et bien tu es bizarre ce soir, tu es sûre que tu vas bien.

- Je vais bien Louise, vraiment très bien je t’assure.

Marlène ne cesse de regarder Louise qui avait attaché son tablier avec un gros nœud dans le creux de ses reins, juste au-dessus de ses fesses toutes rondes, dont les cordons pendaient sur le sillon de son fessier formant deux beaux globes, ses magnifiques seins tendaient le tablier anormalement, laissant apercevoir de chaque côté du tablier le galbe de sa poitrine sur sa taille fine. Ses cheveux crépus dansait au rythme des mouvements qu’elle faisait dans l’eau ainsi que sa poitrine et son jolie cul, Louise est grande, un peu plus grande que Marlène, accentuée par de longues jambes fines et musclées ; la beauté noire et féline incarnée. En plus d’être belle Louise a des yeux verts à couper le souffle, dans lesquels Marlène pouvait ce plonger pendant des heures. À la vue de ce jolie tableau, Marlène s’approche de Louise et lui caresse délicatement son jolie cul, elle se place derrière Louise et Louise sent la poitrine de Marlène dans son dos. Marlène glisse ses deux mains sur la poitrine généreuse de sa bien-aimée, dont la pointe des seins se dresse fièrement, Marlène détache le nœud du tablier, l’enlève le laissant tomber au sol. Marlène couvre de baisé le dos de Louise sentant du bout des lèvres la douceur de sa peau, descendant le long de son dos jusque sur le creux de ses reins, puis ses fesses bien ronde et de la pointe de sa langue descend le long du sillon pour découvrir...une des fenêtres de l’appartement claque violemment à cause d’un courant d’air, faisant sursauté Marlène et… quelqu’un pousse un jurons dans le couloir après qu’une porte a claqué faisant sursauter Marlène en l’extirpant de son merveilleux rêve dans lequel elle avait retrouvé sa Louise.

Les yeux de Marlène se voilent et les larmes finissent par couler le long des joues.


 


 

Yanic Dubourg

Liancourt Saint-pierre

30 juillet 2022

Tag(s) : #nouvelles, #érotique
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